LA CORSE EN 500 PAGES

In order to view this object you need Flash Player 9+ support!

Get Adobe Flash player

Powered by RS Web Solutions

Sampolo - Sampolu

Envoyer Imprimer PDF

 Sampolo_web-AJA15

SAMPOLO et GIOVICACCE

La commune de SAMPOLO résulte du rapprochement des vieilles communautés de SAMPOLO et de GIOVICACCE de l'ancienne Pieve du Tallavo.Elle est traversée par le mare a mare du centre de la Corse.

Comptant aujourd’hui une soixantaine d’habitants permanents, la population atteint environ deux cent cinquante personnes au cœur de l’été. On peut noter un dynamisme renaissant depuis quelques années : nouveaux arrivants, réouverture des commerces, production d’une charcuterie de qualité (AOC), laboratoire de parfums et de comestiques… rénovation des espaces publics.

L’élevage (porcin, ovin, bovin) et la châtaigneraie, représentent les éléments forts de la vie rurale.

SAMPOLO:

Le village est construit sur un habitat de la fin du Moyen Age, autour de son église restructurée au XVIIIe,, dédiée à San Polu. La fête patronale est célébrée le 30 juin.

La plupart des constructions sont du XVIIIe siècle, époque où le village semble avoir subi un remaniement profond sur le plan architectural. Quelques maisons de notables, assez bien conservées, témoignent d’une architecture soignée aux éléments décoratifs originaux. Sur un des linteaux d’une maison, on peut voir cinq « F » gravés. Ce sont les initiales d’une formule de protection, très populaire au XVIIIe siècle, mais dont l’origine plonge ses racines dans la mythologie romaine. « Furtuna Fami Fà una Felici Fini » signifie « Fortune fait moi faire une fin heureuse ». Selon un ancien système de croyances, on pensait qu’il était important de « bien mourir » en réussissant son passage dans l’Autre Monde. On voit apparaître, ici, résumé dans ces initiales, un fond de croyances méditerranéennes très anciennes et préchrétiennes. Mais ce qui est particulièrement intéressant sur ce linteau, c’est, qu’au milieu des « 5 F », on a gravé les initiales IHS, abréviation d’une formule latine qui signifie « Jésus sauveur des hommes ». Protectrices, elles aussi, elles renvoient directement au christianisme, entremêlant ainsi deux religions.

Face au village, sur la colline où se dressait la chapelle San Chirgu, on peut percevoir les traces d’un important hameau érigé sur un site de l’Age du Fer dont on devine les épais murs d’enceinte munis d’une belle entrée en pierres levées qui attestent de l’importance du lieu.

GIOVICACCE

Le nom du village a donné lieu à de nombreuses spéculations. Il fait pourtant référence à une plante - a ghjòvica - un des noms corses donné localement à la férule. Il s’agit d’une plante redoutée des bergers car si leurs bêtes consommaient les feuilles sèches totalement indigestes, elles mourraient. Il s’agissait d’un lieu où cette plante était particulièrement abondante. 

L’église paroissiale, bâtie au XIXe sur un édifice plus ancien, est dédiée à Sante Marie célébrée le 15 aout. Un peu plus loin, au Sud, sur un sommet, une ancienne chapelle Sant’Andria a servi de limite d’abord au XVIIIe avec Tasso, puis au XIXe avec Zìcavu. Sant’Andria, fêté le 30 novembre, est un saint très populaire en Corse, où il est fréquemment associé aux limites de territoires.

Au XIXe, il y avait plusieurs moulins à eau, notamment un moulin à châtaigne avec une roue horizontale qui est encore bien conservée. Un moulin à foulon, a valchera, a également existé tout près ; ce type de moulin hydraulique servait pour le textile, le lin, le chanvre ou la laine. Il témoigne ainsi de ces cultures anciennes et de la fabrication de textile dans ce village. A l’époque moderne, le Tallavo était réputé pour ses draps de laine foulée et ses tissus de lins que les habitants allaient vendre jusqu’à Bastia.

Giovicacce a conservé, outre deux moulins, d’intéressants éléments de petit patrimoine, notamment un four toujours utilisé et un lavoir récemment rénové.

Par ailleurs, des toponymes et des croix gravées dans les rochers renvoient à la préhistoire et aux pratiques chrétiennes entremêlées, support de bien des légendes tenaces, comme au lieudit « Saltu di a Spusata ».