LA CORSE EN 500 PAGES

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Sainte Lucie de Tallano - Santa Lucia di Talla

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SAINTE LUCIE DE TALLANO
Sainte Lucie de Tallano est un gros bourg accroché en escargot au flanc d'une colline boisée. Il est considéré comme l'un des plus beaux villages de Corse : il possède un grand caractère et une belle architecture homogène, composée de hautes façades étroites de pierre, d’escaliers extérieurs, de passages voûtés. Au centre se trouve une belle place avec une fontaine en diorite datant de 1875, provenant du gisement rare, aujourd’hui épuisé, proche du village. C’est sur cette place qu’avaient lieu les fêtes de la Saint Jean, au cours de laquelle les couples qui sautaient au-dessus du feu se juraient une amitié éternelle. Devant l’église, le 31 décembre, les enfants hélaient le sacristain en lui disant : «O Barabo !» et ce dernier devait leur lancer des pièces de monnaie, qui apportaient une bonne récolte. A l’origine, ils recevaient des abricots secs.
    On peut aussi voir une maison fortifiée du XVIème siècle possédant des mâchicoulis. Non loin de là se trouve un moulin transformé en musée. Autrefois, pour les vendanges, on plaçait deux petites branches en croix sur les dernières grappes devant êtres pressées. Les croix étaient consacrées à Saint Martin, et étaient sensées apporter une bonne production. Il suffisait de prononcer le nom du saint en entrant dans la vigne et en prenant une grappe pour s’assurer la prospérité des vendanges.
   La commune se compose de deux hameaux, réunis en 1964 : Poggio di Tallano est un village accroché en gradins à une colline boisée. Il a été restauré avec quelques maisons anciennes et des ruelles étroites. Sant'Andrea di Tallano, quant à lui, est un village groupé et étagé sur une petite colline. Il possède de jolies façades de pierre, quelques beaux porches, et des maisons bien restaurées. Le hameau fut décimé par la peste noire de 1348, et on fit appel à des populations des villages alentours pour le repeupler. On raconte que, lors de l’épidémie, les mourants allaient d’eux-mêmes s’enterrer dans la chapelle Saint Roch, que l’on peut encore voir à l’est du village. Si l’on suit un chemin muletier au nord-ouest du hameau de Poggio, on arrive à l’ancienne église San Giovanni Battista, centre de la pieve disparue d’Attalà. Datant du XIIème siècle, elle possède un programme iconographique qui mérite que l’on s’y attarde, puisque ses ornements représentent des hommes coiffés de masques d’animaux. A l’intérieur, ses céramiques ont été préservées, dans leurs couleurs chatoyantes d’origine.
   Le couvent fut fondé au XVème siècle par les della Rocca, famille au destin tragique qui devait disparaître peu de temps après. L’un des fils de Rinuccio della Rocca fut tué par Andrea Doria, qui menaça le père de faire subir le même sort à son autre fils s’il ne se rendait pas au x génois. Rinuccio refusa de céder au chantage, et fut pourchassé jusqu’à la tour de Roccapina, où il se suicida.
LA DIORITE ORBICULAIRE
  un arrêt s’impose pour voir une roche assez spéciale : la diorite orbiculaire, à découvrir sur la fontaine de la place. Cette roche est exceptionnelle par sa rareté, à tel point que pendant longtemps on l’appelait la Corsite, jusque dans les années soixante car on pensait que la Corse était le seul endroit au monde où on pouvait la trouver, Napoléon l’utilisait d’ailleurs pour décorer les Tuileries. Il s’agit d’un marbre noir qui a la particularité d’avoir des incrustations en forme d’œil de quelques centimètres.