Bastia

Imprimer

 

 

Histoire & urbanisme

Les anciennes chroniques rapportent que Bastia fut construit sur le site d’une ville romaine appelée Mantina (ou Mantinum). Toutefois, ce n’est qu’à la fin du XIVe siècle, alors que la Corse est sous la domination de la Sérénissime République de Gènes, que se redessine une véritable structure urbaine. A cette époque, on ne compte encore que quelques maisons de pêcheurs dépendant du village de Cardo, érigé sur les hauteurs. Le port de Cardo (Portu Cardu) est surplombé par un promontoire rocheux, que les génois fortifient en édifiant un donjon et des murailles. Le donjon est appelé «la bastia», c’est une sorte de bastille dans laquelle le Gouverneur établit sa résidence. C’est de ce bâtiment que la ville tire son nom. Bastia, qui est alors la capitale de l’île, compte deux quartiers distincts : l(Terra Nova) et le Port (Terra Vecchia).Au cours des XVIe et XVIIe siècles, le système défensif de la Citadelle se perfectionne. On adjoint aux remparts les imposants bastions Saint Charles, Saint Jean et Sainte Marie. Dans les quartiers de Terra Nova et de Terra Vecchia, s’organise une vie industrieuse, rythmée par les cloches des 26 édifices religieux que compte la ville (dont une dizaine de grands couvents). Les maisons de cette époque présentent le plus souvent de hautes façades de style génois, sobrement décorées. A partir de 1768, la Corse est intégrée au Royaume de France et le pouvoir administratif quitte Terra Nova pour s’installer à Terra Vecchia.
Sous le règne de Louis Philippe et sous le Second-Empire, Bastia réalise une métamorphose. La nouvelle urbanisation, imposée par le développement démographique, étend la ville vers le nord. On aménage la Place Saint Nicolas, on perce de grands axes de communication, tels que le cours Pierangeli, le boulevard Paoli et la rue César Campinchi. Les nouvelles rues sont bordées de grands immeubles aux façades néoclassiques qui font la fierté de la ville. Ces élégants édifices sont ornés de balcons à balustrades, de corniches, pilastres et frontons. Les portails cachent souvent derrière leurs portes massives des cages d’escaliers décorées de peintures en trompe-l’œil, d’esprit italien. Les toits, en lauze de schiste gris-bleu, donnent une couleur particulière au paysage urbain.
Le XXe siècle n’a pratiquement pas perturbé l’homogénéité de l’ensemble architectural bastiais. A partir des années 1960, le développement de nouveaux quartiers, au Nord et au Sud de la ville, s’effectue de manière linéaire, préservant ainsi l’intégrité et la séduction du centre ancien.
Bastia est aujourd’hui une ville de taille moyenne (39 000 habitants environ) qui est le pôle urbain d’une agglomération de 70 000 habitants et le premier centre économique de la Corse. Elle bénéficie d’un arrière-pays relativement productif et d’infrastructures de transport tels que le port, l’aéroport et le réseau routier.

bastia


Patrimoine
De son passé de capitale historique, Bastia a hérité d’un patrimoine architectural et artistique qui est aujourd’hui le plus riche de toute la Corse. Le charme de la ville s’explique non seulement par le nombre et par la richesse de ses monuments mais aussi par son site plaisant, largement ouvert sur la Méditerranée, où mer et montagne sont étroitement liées.
La Citadelle, dont les murailles servent d’écrin à de hautes maisons de style génois, est dominée par le clocher protecteur de la cathédrale. On peut y voir l’ancien Palais des Gouverneurs Génois qui abrite un musée d’art et d’histoire (en cours de restructuration). L’édifice primitif fut fondé par le Gouverneur génois Leonello Lomellini, dès 1380. A partir de 1448, le Palais est reconstruit dans de grandes proportions par le gouverneur Raffaello Grimaldi. Les travaux ont été achevés en 1521, sous l’administration du Gouverneur Andrea Spinola. 

 

Eglise cathédrale
Sainte Marie de l’Assomption
La cathédrale actuelle a été construite entre 1604 et 1619 sur l’emplacement d’une première église, de petites dimensions. La tour-clocher (campanile) a été construite en 1620. La façade et le clocher ont été entièrement restaurés en 1998.
A l’intérieur, le décor de stuc en relief (chapiteaux, frises, corniches) a été conçu par le stucateur ligure Francesco Marengo, en 1621. Les peintures de la voûte ont été réalisées par plusieurs peintres florentins. Les peintres Sforza et Tudicci ont peint les ornements en trompe-l’œil et Geronimo Sari s’est consacré au grand médaillon central, l’ensemble des peintures a été terminé en 1835. Le pavement de l’église en marbre polychrome a été réalisé de 1867 à 1869. Les marbriers ont employé des marbres corses et italiens : du blanc de Carrare, du gris-bleu de Corte et du rouge de Levanto, le soubassement des murs et des piliers est en vert d’Orezza. Les premières orgues de la cathédrale furent construites dès 1619 par l’organier génois Giorgio facteur d’orgues Spinola. Ces orgues furent remplacées en 1845 par l’instrument actuel, de plus grandes dimensions, construit à Bergame par les frères Serassi
L’édifice contient un grand nombre d’œuvre d’art. Au nombre des plus remarquables on cite le retable du maître-autel de la première cathédrale. Cette œuvre, qui représente l’Assomption de la Vierge, a été peinte sur bois en 1512 par Leonoro dell’ Aquila. Elle est actuellement conservée en tête du collatéral de gauche.
Les fonts baptismaux du XVIIIe siècle (dans le collatéral de droite) sont également notables. Un élégant groupe sculpté en marbre blanc, figurant le baptême du Christ, domine une vasque aux armes de Monseigneur Leonardo de Fornari.
On s’attardera aussi sur une étonnante sculpture en tôle d’argent, représentant l’Assomption de la Vierge. Cette statue a été réalisée en 1852 par l’orfèvre siennois Gaetano Macchi. Elle est portée en procession lors des cérémonies du 15 août.
L’église abrite le tombeau du fondateur de l’Academia dei Vagabondi, Jérôme Biguglia, mort en 1669 (collatéral de gauche). Dans la tradition des académies humanistes, les savants bastiais de l’époque baroque devisaient sur des sujets divers et partageaient leurs connaissances.

 

Oratoire de la confrérie
Sainte Croix
L’oratoire de la confrérie Sainte Croix est mitoyen de la cathédrale. Cette confrérie est la plus ancienne de la Ville, elle existait déjà au début du XVe siècle. L’édifice actuel a été reconstruit dans ses proportions actuelles en 1600. L’intérieur est doté d’un exceptionnel décor de stuc doré, d’une esthétique inventive et asymétrique qui s’apparente style Louis XV français. Il a été réalisé de 1758 à 1772 par une équipe de stucateurs corses et génois.
L’une des chapelles latérales de l’oratoire renferme le «Très Saint Crucifix des Miracles». Il s’agit d’un Christ noir qui fait l’objet d’une vénération toute particulière à Bastia, particulièrement chez les marins. La tradition rapporte qu’il aurait été trouvé en 1428 par des pêcheurs. Ces derniers l’auraient découvert flottant au large de Bastia, nimbé d’une lumière surnaturelle.
Le grand tableau du maître-autel a été peint en 1633 par Giovanni Billivert, le plus célèbre peintre florentin de son temps. Le peintre a reproduit un tableau qu’il avait peint en 1630 et qui se trouve actuellement conservé à la Galleria Communale de Prato, en Italie.
Depuis la Citadelle, on peut descendre sur le Vieux Port en passant par le Jardin et les escaliers Romieu, construits en 1871. C’est un quartier très animé, agréable, construit sur l’ancien port de Cardo. C’est sur le Vieux Port qu’a lieu la reconstitution historique de la Relève des Gouverneurs (A notte di a memoria), chaque année, tous les deuxième samedis de juillet. Ce spectacle historique donne lieu à de nombreuses animations.Eglise Saint Jean Baptiste
L’imposante façade de Saint Jean Baptiste domine le Vieux Port, c’est la plus grande église de Corse. L’édifice actuel a été construit de 1636 à 1666 sur l’emplacement d’une chapelle. Le clocher de gauche a été érigé en 1810 et celui de droite 54 années plus tard. En 1864, c’est l’architecte bastiais Paul-Augustin Viale qui fut chargé de redécorer la façade de l’église et de la compléter par un grand fronton triangulaire, car elle était restée inachevée depuis 1666.
L’intérieur de l’église est très richement décoré. On y remarque particulièrement le maître-autel de marbre, commandé en 1693 à Gênes au grand sculpteur marseillais Honoré Pellé (élève de Pierre Puget, sculpteur de Louis XIV).
La chaire à prêcher est la plus riche et la plus raffinée de Corse. Elle est en marbre blanc incrusté de diapre de Sicile, de jaune de Sienne, et de vert de Polcevera. Elle fut sculptée à Gênes et installée en 1781. Elle a été commandée dès 1779 au sculpteur génois réputé Gaetano Torre, qui y a travaillé avec son fils Gian Andrea.
La tribune d’orgue est exceptionnelle. Elle fut construite en 1742 par le maître menuisier bastiais Giovan Battista Terrigo. Ses formes étonnantes, ses galbes audacieux, ses dimensions imposantes évoquent la poupe d’un galion ou d’un luxueux navire de l’époque baroque.
Les chapelles latérales contiennent des tableaux exécutés par des maîtres italiens des XVIIe et XVIIIe siècle.Oratoire de la confrérie de l’Immaculée Conception
Derrière l’église Saint Jean-Baptiste, dans la rue Napoléon, on peut visiter l’oratoire de la confrérie de l’ImmaculéeConception dont la construction a été achevée en 1609. La façade, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est dotée d’un élégant portail baroque en marbre de Carrare portant la date de 1704. Les placages de marbre qui recouvrent l’ensemble de la surface murale ont été posés en 1858 et 1859.
A l’intérieur, on découvre un très riche décor baroque. Une ambiance particulière est donnée par les tissus précieux qui sont tendus sur les murs (damas de soie rouges) et sur les pilastres (velours de Gênes à motifs de couleur grenat, sur fond lamé or). L’usage des parements textiles muraux dans les églises de Bastia est une ancienne tradition génoise, introduite par le gouverneur Filippo da Passano en 1589.

Oratoire de la Confrérie de Saint Roch

Dans la rue Napoléon, se trouve également l’oratoire de la confrérie Saint Roch, fondée en 1588. L’oratoire primitif a été démoli et reconstruit dans ses proportions actuelles en 1604.
Le décor intérieur est du même style que celui de l’oratoire de l’Immaculée Conception. Les murs sont recouverts de damas rouges et de lambris en noyer.
Le retable architectural du maître-autel a été sculpté à Bastia en 1692 par le marbrier génois Domenico Saporito. Il est doté de deux grandes colonnes monolithes en marbre brèche, dit «diapre d’Arzo». La table d’autel et les gradins ne sont pas d’origine, ils ont été entièrement refaits en 1798.
Le tableau du maître-autel est une œuvre du célèbre peintre florentin Giovanni Bilivert, il est signé et daté de 1626. La toile représente saint Roch, saint Erasme, sainte Catherine d’Alexandrie et saint Sébastien aux pieds de la Vierge à l’enfant.

La place Saint Nicolas
La ville basse possède des quartiers animés, tel que celui de la place Saint Nicolas. Cette vaste esplanade mesure 280 mètres de long pour 80 mètres de large. Ombragée de platane, plantée de palmiers (Phœnix Canariensis), et bordée d’agréables terrasses de cafés, elle est entièrement ouverte sur la mer. Les jours de temps clair, le regard rencontre à l’horizon la silhouette de l’île d’Elbe où fut exilé Napoléon, plus au sud on peut apercevoir la silhouette pointue de l’île de Montecristo, plus au nord celle de l’île de Capraia. Quand l’air est particulièrement limpide, on peut voir la côte italienne des environs de Piombino et les montagnes de la région de Carrare.Le plus bel ornement de la place est constitué par la statue colossale de Napoléon 1er en costume d’empereur romain, réalisée par le sculpteur florentin Lorenzo Bartolini. Cette sculpture de style antiquisant a été commandée par la propre sœur de Napoléon, Elisa Baciocchi, Grande Duchesse de Toscane, pour orner la cour intérieure de son palais de Lucques. L’œuvre fut achetée par la ville de Bastia et installée sur la place en 1854.Le boulevard Paoli
Le boulevard Paoli est la rue principale de Bastia. Depuis sa création, on y trouve les magasins les plus luxueux de la ville (bijouteries, vêtements, parfumeries, arts de la table, librairies).
Le boulevard Paoli est typique de l’urbanisme et de l’architecture bastiaise du XIXe siècle. Ses hautes maisons de style toscan sont coiffées de toits de lauzes (en schiste bleu du cap corse). Les façades, peintes de couleurs variées, sont dotées d’ornements néoclassiques et de persiennes à jalousies. Les trottoirs sont pavés de dalles en pierre locale aux couleurs variées et nuancées (le cipolin des carrières du cap corse).Le théâtre
Bastia est une capitale intellectuelle et artistique, la tradition du théâtre et du chant lyrique y est vieille de plusieurs siècles. Le nouveau théâtre de Bastia fut conçu par l’architecte italien Andrea Scala (auteur, entre autres, du célèbre théâtre de Pise).Les travaux de construction se déroulèrent de 1874 à 1878. Le bâtiment ayant été bombardé en 1943, la salle et le décor intérieur ont dû être entièrement refaits. La nouvelle scène, inaugurée en 1980, est spécialement étudiée pour le ballet. Ce théâtre de 800 places est le seul équipement de cette importance dans toute la Corse. Il propose chaque année un programme très varié.

 

Musée de Bastia
Palais des Gouverneurs génois
Depuis le 25 juin 2010 le musée de Bastia propose aux visiteurs de découvrir son nouveau parcours dans les salles rénovés du Palais des Gouverneurs génois. La présentation permanente s’organise autour de trois grands thèmes qui permettent de percevoir l’opulence et la complexité de cette ancienne capitale de la Corse génoise, devenue rapidement le poumon économique de l’île en même temps que son foyer culturel le plus actif. C’est donc une Corse inattendue qui s’offre au visiteur, illustrée par des collections d’une grande diversité.
Bastia, capitale de la Corse génoise, reste le plus vaste ensemble urbain de cette période. Elle est également la ville corse qui compte le plus grand nombre d’édifices religieux de la Contre-Réforme. Du rapport au site évoqué à travers une superbe maquette retraçant l’évolution urbaine, à l’organisation primitivement bi-polaire de son habitat : Terra nova fortifiée et Terra Vecchio commerçante autour du port, en passant par le rôle moteur du clergé dans l’introduction de l’architecture baroque… tous les éléments sont réunis pour comprendre comment s’est progressivement élaborée l’identité de cette cité. Quelques éléments d’architecture civile sont également présentés ainsi que des pièces de mobilier, évoquant le cadre de vie des notables du 17ème siècle.
Le rôle de cette capitale politique, est ensuite abordé à travers les fonctions des gouverneurs génois qui s’y succèdent de la fin du 15ème à 1769; ville nouvelle créée à l’aube des temps moderne, elle s’ouvre, la première fois en Corse, à un peuplement partiellement autochtone ; les élites évolueront dans le temps, mais les plus hautes fonctions administratives resteront l’apanage des aristocrates génois jusqu’à la fin de leur domination. Les aléas politiques du 18ème siècle puis la perte du statut de capitale au début du 19ème siècle au profit d’Ajaccio, inciteront la notabilité à se recentrer progressivement sur les activités économiques, notamment maritimes. Celles-ci sont donc largement évoquées. Le 19ème siècle voit l’apparition de grands capitaines d’industrie qui feront de Bastia l’un des exemples le plus réussi d’expansion industrielle en Corse, avec la sidérurgie, le tabac et surtout les spiritueux. Le site de Toga qui abrita jusqu’aux années 1950 trois des entreprises les plus dynamiques de l’île dont la Société Mattei, en est l’une des manifestations la plus marquante ; il fait l’objet de la dernière salle due cette thématique.
Ces atouts politiques et économiques ont naturellement doté la ville d’une élite intellectuelle et artistique dont le rayonnement s’est étendu sur toute la Corse. Le rôle central de Bastia dans l’importation de l’art baroque en Corse s’explique grâce aux rôles de commanditaires joués par le Gouverneur et sa cour, l’Evêque et le haut clergé, suivis par l’ensemble des notables gravitant autour d’eux. Dans les premiers temps, cette commande s’adresse surtout à des maîtres italiens de renom dont on a fait venir les oeuvres à grands frais ; à partir du 17ème siècle, quelques artistes s’implantent localement, prennent le relais et forment des émules. Ils diffuseront les principaux chefs d’oeuvre bastiais dans les églises rurales en leur fournissant un grand nombre de copies. A partir du milieu du 19ème siècle, les séjours romains offerts aux jeunes gens méritant grâce au legs Sisco et la donation à la ville d’une centaine de tableaux issus de la fameuse collection du cardinal Fesch, permettent aux artistes locaux de se confronter aux grands créateurs européens, tout en bénéficiant sur place de la commande des bourgeois aisés. Dotée, dès la fin du 18ème siècle, d’une scène théâtrale, abritant l’une des plus riches bibliothèques publiques de l’île, Bastia voit s ‘épanouir en son sein une société de fins lettrés et érudits, d’amateurs de théâtre et de bel canto qui participent très activement à la vie culturelle.
Enfin, son jardin - parenthèse bucolique entre ville et mer - termine la visite par un panorama unique sur le Vieux port, le centre ancien et les îles de l’archipel toscan.

 Les environs immédiats
Dans les environs de Bastia, sur la route de Saint Florent, on peut visiter le couvent Saint Antoine. Il a été fondé en 1540, par l’ordre des capucins, à la demande du Sénat de la Sérénissime République de Gênes. L’église conserve quelques toiles intéressantes (XVIIe – XIXe siècles
Non loin du couvent, on peut également visiter la chapelle de Notre Dame de Monserato dont la fondation remonte vraisemblablement au XVIe siècle. Endommagée par les soldats génois, elle a été entièrement restaurée en 1761. La façade a été refaite au XIXe siècle dans le style Néoclassique.
A l’intérieur on peut voir une «scala santa» (escalier saint), jouissant des mêmes indulgences que celui qui se trouve à Rome, dans la basilique de Saint Jean de Latran. L’escalier fait l’objet d’un pèlerinage, au cours duquel celui qui le gravit à genoux est lavé de ses fautes. Il fut offert par le pape Pie VII pour remercier les Bastiais d’avoir accueilli les prêtres romains exilés par Napoléon 1er.

Toutes les illustrations de la ville de Bastia sont la propriété de © Ville de Bastia
- cl P.Renucci

 

Nos partenaires et amis :